Léo FERRE




Inutile de répéter tout le bien qu'il en pense, juste quelques mots de monsieur Hubert...
 

Tu l'as rencontré, Ferré ?

Plusieurs fois. J'ai même séjourné chez lui, en Toscane... Mais j'avoue que j'étais très intimidé. C'était une période où j'avais
encore beaucoup de mal à parler. Ferré est quelqu'un qui représentait tellement pour moi ! Avec toute sa gentillesse, il essayait
de me détendre ! Ca se traduisait parfois par de grands moments de silence. Je me souviens d'être allé le voir dans sa loge
après un spectacle : on n'a rien pu se dire. Il sortait de scène, il était fatigué, et moi j'étais bloqué ! Mais bon, entre blocages et
silences, on arrivait tout de même à se dire certaines choses quand on se voyait. D'ailleurs, j'en avais encore plein à lui dire.

Il a dit de vous : " Les mots d'Hubert-Félix emportent tout vers l'inconnu, vers la tendresse aussi ".
Commentaire ?

Il avait ses faiblesses... Je considère comme un privilège d'avoir connu des jours, et des nuits, de
fraternité avec lui. D'avoir partagé sa table, dans sa maison de Toscane. D'avoir rencontré sa lumière

N'est-il pas, soudain, un peu oublié ?

Je ne crois pas, mais si c'était le cas, on ne laisserait pas faire !



"Après la vague yés-yés, je me suis assez peu interessé à la chanson française, à l'exception de Léo Ferré, qui m'a beaucoup marqué. Entre 1968 et 1975, j'ai eu du mal à me débarasser de l'influence de Ferré"



A.KAZAN : Est-ce que Ferré, c'est la référence ?"

H.F.T : "C'est une de mes références. Dans le domaine de la chanson française, c'est MA référence. Je l'ai beaucoup écouté à une certaine époque, et c'est à vouloir trop l'imiter que je me suis un peu perdu dans les années qui ont suivi. J'ai du me battre pour arriver à trouver mon propre style. C'est très paradoxal de dire que Ferré est mon Maître, parce que lui-même disait "Ni Dieu, ni Maître". Mais je crois pouvoir dire que, dans ce qui
est français, il est... mon grand Maître."



L. Valzer : "Léo Ferré... Il fait partie des grands hommes qui ont compté dans votre vie ? (La caméra filme un portrait, accroché au mur, de Ferré avec son chien) D'ailleurs sur le mur, la photo... Et la lettre qu'il vous a écrite quand il vous attendait en Toscane. C'est quelqu'un qui a beaucoup compté pour vous ?"

H.F.T : "Oui, c'est un père spirituel, un maître. Maître... (Il réfléchit) Je me méfie du mot maître quand il s'agit de Léo, parce que parmi ses grandes chansons, il y a "Ni Dieu, ni Maître". Mais on peut dire que c'est un maître au sens des compagnons. C'est quelqu'un qui m'a formé. A tel point que dans les années 70, j'étais obligé de me battre contre ce que j'écrivais, parce que ça ressemblait trop à du Léo Ferré. Il a fallu que je prenne mes marques, que j'oublie Léo Ferré pendant un moment, pour trouver Thiéfaine au bout."


H.F.T : En France, le seul artiste qui avait cette rage, c'était Léo Ferré. On le mettait avec Brel et Brassens, mais je trouve que c'était le seul des trois qui restait debout et qui avait vraiment cette hargne rock and roll.




H.F.T : "70. (Rires) Il a fait de très belles choses au début des années 60, Higelin, avec Brigitte Fontaine. Et il y a eu aussi le courant rock américain et anglais. Et des gens comme Léo Ferré aussi."

Véronique Moreau : "Ça, ça se voit que vous l'aimez, Léo Ferré. Quand j'ai écouté votre album... Moi non plus, je ne le connaissais pas, mais j'ai une bonne raison..." (ndlr : Véronique Moreau est québecquoise)


H.F.T : "70. (Rires) Il a fait de très belles choses au début des années 60, Higelin, avec Brigitte Fontaine. Et il y a eu aussi le courant rock américain et anglais. Et des gens comme Léo Ferré aussi."

Véronique Moreau : "Ça, ça se voit que vous l'aimez, Léo Ferré. Quand j'ai écouté votre album... Moi non plus, je ne le connaissais pas, mais j'ai une bonne raison..." (ndlr : Véronique Moreau est québecquoise)




 

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