DE L'AMOUR, DE L'ART OU DU COCHON
 

1/ PSYCHANALYSE DU SINGE

J'ai appris à jouer la guitare
Avec la méthode Ogino
Emerveillé par l'art pour l'art
Comme une poule devant un mégot
J'étais déjà un petit barbare
Qui chantait pour sa libido
Et franchement c'est beaucoup plus tard
Que j'appris à être cabot
Je ne chante pas pour passer le temps
Mais pour me rendre intéressant

Pour être chanteur populaire
Faut avoir l'esprit de mission
La position du missionnaire
Ca manque pas d'imagination
Et je me jette sous les projos
Avec mon sourire engagé
En me disant vas-y coco
T'as la meilleure place pour tomber
Je ne chante pas pour passer le temps
Mais pour me rendre intéressant

Le jour de ma naissance un éléphant et mort
Et depuis ce jour-là je le porte à mon cou

Je me fais un peu prétentiard
Mais c'est la règle des gogos
A trop squatter les lupanars
On prend l'affreux rire de l'idiot
Alors je me montre et me marre
En agitant tous mes grelots
Bientôt je pisserai dans ma guitare
En m'exhibant pour le Psy-show
Je ne chante pas pour passer le temps
Mais pour me rendre intéressant

Paroles et musique : H.F.Thiéfaine


2/ GROUPIE 89 TURBO 7

C'est juste une fille un peu perverse
Qui me plante des couteaux dans les fesses
Et qui me coince dans les urinoirs
En sortant sa lame de rasoir
C'est juste une fille un peu fritée
Qui s'amuse avec ma santé
Et qui me dégoupille les gonades
Juste au moment où je prends mon fade
Oh ! Tu n'es pas la première fille qui me tape
Tape-moi encore
Oh ! Tu n'es pas la première fille qui me tape
Tape-moi encore plus fort, ah !

C'est juste une fille un peu rocky
Qui grimpe à moto sur mon lit
Et qui sort sa chaîne de vélo
En me disant je t'aime saignant salaud
C'est juste une fille un peu brutale
Qui déchire mes chemises, mes futals
En me disant fais gaffe baba cool
Je mets mes crampons gare tes bidoules
Oh ! Tu n'es pas la première fille qui me tape
Tape-moi encore
Oh ! Tu n'es pas la première fille qui me tape
Tape-moi encore plus fort, ah !

C'est juste une fille comme toi et moi
Enfin je crois plutôt comme toi
Une fille qui s'amuse dans la vie
Et qui n'a pas honte quand elle rit
C'est juste une fille
C'est juste une fille
C'est juste une fille qui s'en balance
Mais qui grimpe aux murs quand elle... Oh oui ! Oui

C'est juste une fille un peu rétro
Qui rêve d'être une Panzerfrau
Et qui me déguise en nymphomane
Pour que je me tape son dobermann
C'est juste une fille un peu olé
Qui se coupe les nibards pour frimer
Mais c'est si bon de jouer son jeu
Quand elle décroche le nerf de bœuf
Oh ! Tu n'es pas la première fille qui me tape
Tape-moi encore
Oh ! Tu n'es pas la première fille qui me tape
Tape-moi encore plus fort

C'est juste une fille comme toi et moi
Enfin je crois plutôt comme toi
Une fille qui s'amuse dans la vie
Et qui n'a pas honte quand elle rit
C'est juste une fille
C'est juste une fille
C'est juste une fille qui s'en balance
Mais qui grimpe aux murs quand elle... Oh oui ! Oui
Ah ! Vas-y mimine fais-moi la cour
Frite-moi la gueule oh mon amour
Vas-y déchaîne-toi sur mon corps
Vas-y mimine fais-moi la mort
Fais-moi la mort
Fais-moi la mort

Paroles et musique : H.F.Thiéfaine


3/ L'AMOUR MOU

C'était un mécano-métallo-mégalo
Qui s'appelait chimie-travelot
Il s'épuisait du ciboulot
Dans un de ces si sots boulots
Qui font de nous des bêtes à dodo
Bien mûres et complètement frigos
Elle, c'est chipolata-delco
La p'tite amie du mécano
Elle est belle, elle remue du pot
Elle aime bien son p'tit mégalo
Bien qu'elle soye pas trop parano
Et qu'elle s'envoye d'autres gigots

Y's'sont connus à Saint-Lago
Dans un de ces trains qui partent très tôt
Qui r'viennent très tard suivant les trots
De ceux qu'on doit mettre au métro
D'un coup d'oeil au fond du rétro
Ils ont vu comme ils étaient beaux
Et se sont roulé le chicot
Sans même retirer leurs mégots
Mais gare mais gare à mon mégot
S'écrie soudain le mécano
L'amour me mord, me mord la peau
L'amour nous rendra tous dingos
L'amour le mord, l'amour le moud
L'amour ça mord, l'amour c'est mou
L'amour ça meurt à la mi-août
Sans mots sans remords ni remous

Bientôt le tantôt sans se dire un mot
Les v'là coco chez un bistrot
A s'faire des bécots dans les crocs
Des vibratos dans le bas du dos
Des trémolos sur le pipeau
Tout en siphonant leur Pernod
Mais le plus beau c'est dans un pageot
D'un garno de la rue Rambuteau
Où ils continuèrent leur duo
Dans la position de l'escargot
En se faisant cadeau du pavot
Qui leur poussait à fleur de peau

Y s'sont perdus à Saint-Lago
Dans un de ces trains qui partent très tôt
Qui r'viennent très tard suivant les trots
De ceux qu'on doit mettre au métro
D'un coup d'oeil au fond du rétro
Ils ont vu comme ils étaient beaux
Et se sont roulé le chicot
Sans même retirer leurs mégots
Mais gare mais gare à mon mégot
S'écrie soudain le mécano
L'amour me mord, l'amour me moud
L'amour ça mord, l'amour c'est mou
L'amour ça meurt à la mi-août
Sans mots sans remords ni remous

Paroles : H.F.Thiéfaine
Musique : H.F. Thiéfaine et Claude Mairet


4/ SCORBUT
(du film : Rock à la préfecture)

C'est l'histoire d'un pauvre gars
Courant la gueuse dans les balluches
Quand t'as toute la semaine dans le baba
Tu peux bien rêver d'une greluche
Chevauchant sa motocyclette
Sur les chemins du samedi soir
Il dérapa sur ses roupettes
En entendant ce cri bizoire

Les filles de La Rochelle
Ont attrapé le scorbut
Mignons finie la bagatelle
La charentaise ne répond plus, oh gué !

Le pauv' gars bloqua son engin
En se croyant halluciné
Puis il tendit ses esgourdins
Espérant bien s'être trompé
Oui mais tout soudain derrière lui
Il entendit le cri fatal
Qui semblait déchirer la nuit
De toute son horreur sidérale

Les filles de La Rochelle
Ont attrapé le scorbut
Mignons finie la bagatelle
La charentaise ne répond plus, oh gué !

Assis sur le rebord du trottoir
Avec sa tête entre ses mains
Le pauvre gars broyait du noir
En triquant dur comme un vieux chien
Et d'ailleurs à propos de chien
Celui qui passait à cette heure-là
Lui qui n'avait envie de rien
Eut droit à ce qu'il n'attendait pas ! Oh ?

Les filles de La Rochelle
Ont attrapé le scorbut
Mignons finie la bagatelle
La charentaise ne répond plus, oh gué !

Le chien repartit la queue basse
Sans avoir bien tout-tout compris
Tandis que notre pauvre gars
Lui se sentait tout rajeuni
Il remonta sur sa moto
Et s'en retourna dans la nuit
Mais depuis dans tous les hameaux
Paraît que les chiens courent derrière lui

Les filles de La Rochelle
Ont attrapé le scorbut
Mignons finie la bagatelle
La charentaise ne répond plus, oh gué !

La morale de ce cantique
Pour ceux qui ne le sauraient pas
C'est que dans la vie faut être pratique
Quand on veut ce que l'on a pas
Quant à vous les pauvres fillettes
De La Rochelle ou bien d'ailleurs
Soyez donc un peu moins couillettes
Voyez que les chiens nous font pas peur

Cheval deux trois

Les filles de La Rochelle
Ont attrapé le scorbut
Mignons finie la bagatelle
La charentaise ne répond plus, oh gué !

Paroles et musique : H.F.Thiéfaine


5/ COMME UN CHIEN DANS UN CIMETIERE
(le 14 Juillet)

T'as été à l'herbe aux lapins
mais t'as fait un faux numéro
si tu crois que j'en ai du chagrin
téléphone à la météo
le ciel est bleu / le jour est J
la bombe est H mais mon grand-père s'ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14-Juillet
le canari s'est suicidé
avec une lettre de créance
mais n'en fais pas une céphalée
ton bateau repart pour l'enfance
et si le mien va s'échouer
j'en parlerai à ma psyché qui s'ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14-Juillet
ne cherche plus dans l'annuaire
j'ai mis des scellés sur mon coeur
mais passe plutôt chez le notaire
je te lègue ma part de bonheur
je pourrais toujours me recycler
avec la veuve du fossoyeur qui s'ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14-Juillet
le marchand d'ordures est passé
je vais pouvoir m'évanouir
remonte-moi mes oreillers
je pars pour un éclat de rire
tandis qu'au loin j'entends sonner
les oreilles d'un sourd et muet qui s'ennuie
comme un chien dans un cimetière le 14-Juillet
 

je jette mon dernier sac de billes
la tempête vient de s'apaiser
déjà les moutards de ma ville
viennent pour me regarder
il n'y a plus rien à espérer
puisque maintenant les enfants s'ennuient
comme des chiens dans des cimetières le 14-Juillet

Paroles et musique : H .F.Thiéfaine


6/ DE L'AMOUR, DE L'ART OU DU COCHON

Ecoute-moi, écoute-moi mon amour
Je claquerai connement
La tête coincée dans un strapontin
Ce sera pendant l'été de 1515
Sur l'aéroport de Marignane
Je claquerai vraiment connement
Mais je ressusciterai le troisième jour
Et ce troisième jour sera l'avant-veille
De l'attentat de Sarajevo
Je passerai te chercher et tu me reconnaîtras facilement
Puisque j'aurai mon éternel chapeau à cran d'arrêt
Et que j'aurais à la boutonnière
Une fleur de tournesol comme celle que tu aimes tant
Toi, tu te jetteras dans mes bras et alors je te dirai :
Souviens-toi, souviens-toi mon amour
J'étais beau comme un passage à niveau
Et toi tu étais douce...
Douce comme les roubignolles d'un nouveau-né
Souviens-toi, on avait des scolopendres
Qui dansaient dans nos veines
Et un alligator au fond de la cuisine
Sur la droite en entrant
Mais si, quand on entrait par la bouche d'incendie
Dans ta bouche il y avait des sirènes
Qui chuchotaient des mots
Des mots qu'on avait oublié d'inventer
Des mots qu'on avait oublié d'inventer
A cause de notre enfance malheureuse
A cause de notre enfance malheureuse
Parce qu'on avait mal aux dents
On avait mal aux dents parce que toujours
On nous obligeait à manger des sucres d'orge
Et qu'on aimait pas ça !
Et puis après, après quand on se sera bien souvenu
Quand fatigués de s'être souvenu
Nos souvenirs ne seront plus que des loques
Alors je te prendrai par la taille
Et nous irons nous promener
A l'ombre des tilleuls-menthe
Tu me souriras, je te rendrai ton sourire
Et dès lors,
Dès lors nous ne saurons plus vraiment
Si ce que nous ressentons l'un pour l'autre
C'est de l'amour, de l'art, ou du cochon !

Paroles : H.F.Thiéfaine
Musique : Tony Carbonare


7/ L'AGENCE DES AMANTS DE Mme. MULLER

Un jour ou l'autre / je sais que la police viendra chez moi pour une
sombre histoire de moeurs
ou pour me fournir des yogourts à la myrtille... à moins que ce ne
soit plutôt pour l'affaire de cette madame Müller...
de rage... je jetterai mes chats par le fenêtre du douzième étage... je
rentrerai mes gosses dans le ventre de ma femme
et je leur dirai : je ne suis pas le mari de madame Müller.
depuis longtemps je ne suis plus son amant
renseignez-vous... à l'agence des amants de madame Müller
messieurs de la police / je ne suis qu'un pauvre musicien...
je joue de la chasse d'eau dans un orchestre de free-jazz.../...
vous êtes un peu barjos mais... je suis un peu naze.../... mais...
qu'est-ce que vous faites... qu'est ce que vous faites ?... vous êtes
fous !...
vous êtes fous !... non !... arrêtez ! arrêtez !.../... oui c'est moi...
monsieur le commissaire / vous savez c'est pas tous les jours facile
de vivre en société
quand on a un peu d'imagination.../... monsieur le commissaire / j'ai
ma névrose...
mais monsieur le commissaire... qui n'a pas sa névrose ?...
je ne suis pas le mari de madame Müller
depuis longtemps je ne suis plus son amant
renseignez-vous... à l'agence des amants de madame Müller
je n'ai absolument aucun alibi / ce soir-là justement j'étais sur un
coup... sur un coup foireux.../...
j'étais entré dans un bar-tabac et j'avais demandé un paquet de
cigarettes-filtre
et 3 timbres à 100 balles pour poster des lettres à quelques amis.../...
elle est entré à ce moment précis... nos regards se sont touchés...
intérieurement...
j'ai craqué... j'ai craqué... j'ai craqué.../... j'ai collé mes 3 timbres à
100 balles
sur mon paquet de cigarettes-filtre et j'ai fumé mes lettres...
je ne suis pas le mari de madame Müller
depuis longtemps je ne suis plus son amant
renseignez-vous... à l'agence des amants de madame Müller
monsieur le président / cette insoupçonnable et somptueuse
inconnue était vêtue
d'un sweater de couleur pastel et d'un jean taillé dans de la toile
d'emballage de la manufacture des armes
et cycles de Saint-Étienne.../... quand nos regards se sont
identifiés...
j'ai simplement prononcé ces quelques mots :
- dis-moi qui tu suis... je te dirais qui je hais !
elle m'a répondu :
- prends-moi.../... prends-moi.../... prends-moi !
alors je l'ai prise et nos corps se sont mélangés sur le bitume du
trottoir devant les yeux déchirés
et hagards de badaux...
je ne suis pas le mari de madame Müller
depuis longtemps je ne suis plus son amant
renseignez-vous... à l'agence des amants de madame Müller
entre ces 4 murs... je ne sais vraiment pas quoi faire pour calmer
mon ennui.../... bien sûr...
2 fois par jour un infirmier entre dans ma cellule pour contrôler et
poinçonner mon ticket...
mais... pour passer le temps... je n'ai guère que ce souvenir... que ce
souvenir... ce souvenir

Paroles et musique : H.F.Thiéfaine


8/ VENDOME GARDENAL SNACK

Tu traînes dans mes nuits comme on traîne à la messe
Quand on n'a plus la foi et qu'on ne le sais pas
Quand on traîne à genoux aux pieds d'une prêtresse
A résoudre une énigme qui n'existe pas
Et tu lèves les yeux quand passent les cigognes
Qui vendent la tendresse le soir au marché noir
Dans la rue des travelos t'as rencontré guignol
Qui s'était déguisé en poète illusoire
Je t'autorise à me jeter
Je t'autorise à me jeter

Tu traînes ton ennui dans les rues de l'errance
Et tu serres les poings au fond de mes envies
Quand la ville dégueule son trop-plein d'impuissance
Et nous jette trois sous d'espoir et d'infini
Je laisse derrière toi des mégots de Boyards
Le cri d'une chanson et des bouteilles vides
Au hasard de ma route entre deux quais de gare
Je ne fais que passer, je n'aurai pas de rides
Je t'autorise à me jeter
Je t'autorise à me jeter

Du fond de ton exil tu vois des processions
De chiens à demi fous qu'on relègue à la mort
Tu vois des cathédrales qui affichent mon nom
Pour un dernier concert à l'envers du décor
Tu vois des échafauds qui tranchent l'innocence
Et répandent la vie à trois mètres sous terre
Où l'on voudrait aller quand on a joué sa chance
Et qu'on reste KO la gueule au fond d'un verre
Je t'autorise à me jeter
Je t'autorise à me jeter

Paroles et musique : H.F.Thiéfaine




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