EROS UBER ALLES
1/ WAS IST DAS ROCK'N'ROLL
200.000 ans déja que je zone sur la terre
dans le grognement lourd des groins qui s'entrechoquent
de nature solitaire, je me terre pour me taire
mais mon double pervers joue dans un groupe de rock
J'ai quelques mauvais dons d'acrobatie verbale
surtout les soirs d'hiver quand j'suis black et d'équerre
tel un Douanier Rousseau du graffiti verbal
j'fais des bulles et des rots en astiquant mes vers
was ist das... was ist das...
was ist das Rock'n'Roll?
J'suis un vieux desespoir de la chanson francaise
qui fait blinder ses tiags pour marcher quand ca loose
ma langue natale est morte dans ses charentaises
faute d'avoir su swinguer au rythme de son blues
was ist das... was ist das...
was ist das Rock'n'Roll ?
Mais je veux de la miouse qui braqu'marde et qui beugle
avec Beethov en sourd, je suis borgne a Toulouse
En attendant d'chanter en braille chez les aveugles
je sors ma Winchester pour mieux cracher mon blues
Fin d'autorisation de delirer sans fin
j'dois controler l'vu-metre avant qu'ca passe au rouge
mes idoles defunctees se saoulent avec mon vin
et trainent leurs feux follets hilares au fond des bouges
was ist das... was ist das...
was ist das Rock'n'Roll
(und so weiter).
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
2/ JE NE SAIS PLUS QUOI FAIRE POUR TE DECEVOIR
Assis comme un lepreux devant mon brasero
frileux sous le blizzard soufflant son lamento
O my sweet honey love
j'ecrivais le chorus d'un concerto lubrique
sur le chargeur glace de mon automatique
O my sweet honey love
quand je t'ai vue marcher le long du taxiway
ou mon vaisseau-cargo dechargeait en secret
O my sweet honey love
mes carrousels de monstres aux yeux de chrysolite
et les demons transfuges de ma zone interdite
O my sweet honey love
pas b'soin de telescope pour suivre ta beaute
quand tu viens t'acharner a me faire esperer
mais j'suis fait d'une matiere debile indelebile
et je n'sais plus quoi faire pour me rendre inutile
et je n'sais plus quoi faire pour te decevoir
Tu traverses les ruines de mes cites-fossiles
dans la phosphorescence de mes visions febriles
O my sweet honey love
parmi les papiers gras et les caisses eventrees
qui jonchent le parking de mon cerveau brule
O my sweet honey love
et tu poses des oranges dans la cendre mouillee
de mon cachot desert aux barreaux calcines
O my sweet honey love
et d'un eclat de rire tu gommes les pierres tombales
des quartiers delabres de ma radio-mentale
O my sweet honey love
pas b'soin de telescope pour suivre ta beaute
quand tu viens t'acharner a me faire esperer
mais j'suis fait d'une matiere debile indelebile
et je n'sais plus quoi faire pour me rendre inutile
et je n'sais plus quoi faire pour te decevoir.
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
3/ AMANTS DESTROY
Fille-fleur sauvage acidulee
bouche cramoisie, jupe retroussee
scratchee sur la banquette arriere
d'un cabriolet Roadmaster
Transfer d'orage/emeute sexuelle
sous la rumeur des immortels
quand ses levres arrachent un par un
les boutons de mon 501
Detruire, detruire, toujours dit-elle
saboter l'oeil unversel
Detruire, detruire, toujours dit-elle
faire payer ses grotesques erreurs
au boss cannibale superieur
Travail de nuit/petit matin
jouissance/violence entre ses seins
visage eclabousse de nacre
amour, bagatelle et massacre
Sur les fusibles du hasard
entre les quarks et les quasars
elle detruira son teddy-boy
cunnibilingue et lousy boy
Detruire, detruire, toujours dit-elle
saboter l'oeil universel
detruire, detruire, toujours dit-elle
faire payer ses grotesques erreurs
au boss cannibale superieur.
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
4/ PULQUE MESCAL Y TEQUILA
Tombe d'un DC10 fantome
sur un aeroport desert
j'ai confie mon ame a un gnome
qui jonglait sous un revolver
puis j'ai pris la premiere tangente
qui conduit vers les cantinas
ou la musique se fait bandante
pour la pieta dolorosa
Pulque, mescal y tequila
Cuba libre y cerveza
ce soir je serai borracho
hombre ! que viva Mejico
borracho ! como no ?
Dans le bus pour Cuernavaca
j'revise ma tendresse des volcans
Hotel-Casino d'la Selva
le soleil se perd au ponant
et je picole en compagnie
d'un spectre imbibe de strychnine
welcome senor Malcom Lowry
sous la lune caustique et sanguine
Jouer des morts a Oaxaca
pres de la tombe No 7
je promene ma cavalera
en procession jusqu'aux toilettes
et dans la douceur des latrines
loin des clameurs de la calle
je respire l'odeur alcaline
des relents d'amour perime
"No se puede vivir sin amor" hombre
"no se puede vivir sin amor"
chinga de su madre
otro cuba libre
borracho ! como no ?
De retour a Tenochtitlan
au parc de Chapultepec
les singes me balancent des bananes
sur des slogans de fievre azteque
et dans ma tristesse animale
d;indien qu'on saoule et qu'on oublie
j'm'ecroule devant le terminal
des bus a Mexico-city
Pulque, mescal y tequila
Cuba libre y cerveza
ce soir je suis "el borracho"
un 'perdido de Mejico.
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
5/ SEPTEMBRE ROSE
Naufrage virtuose
d'un amour clandestin
dans la metamorphose
des embruns souterrains
tu jaillis ruisselant
d'une vague uterine
sur ce ventre brulant
de tendresse feminine
baby boy
sweet baby boy
Ton premier cri reveille
de son echo brise
l'ouragan qui sommeille
dans mes veines oxydees
et mon regard prelude
le jeu de la pudeur
quand par manque d'habitude
on s'mefie du bonheur
baby boy
sweet baby boy
my baby boy
Oh ! my son of the wind
my little wunderkind
Oh ! mon septembre rose
d'amour apotheose
baby boy
Passees les cruautes
du transfert organique
tu retournes apaise
vers ta faune onirique
ou les miroirs d'automne
refletent a fleur de flamme
ta jeune ecorce d'homme
eclaboussee de femme
baby boy
sweet baby boy
my baby boy.
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
6/ SYNDROME ALBATROS
Clown masqué décryptant les arcanes de la nuit
dans les eaux troubles et noires des amours-commandos
tu croises des regards alourdis par l'oubli
et des ombres affolées sous la terreur des mots
Toi qui voulait baiser la terre dans son ghetto
tu en reviens meurtri, vidé par sa violence
et tu fuis ce vieux monstre a l'écaille indigo
comme on fuit les cauchemars souterrains de l'enfance
De crise en delirium, de fièvre en mélodrame
franchissant la frontière aux fresques nécrophiles
tu cherches dans les cercles où se perdent les âmes
les amants fous maudits, couchés sur le grésil
Et dans le froid torride des heures écartelées
tu retranscris l'enfer sur la braise de tes gammes
fier de ton déshonneur de poète estropié
tu jouis comme un phénix ivre-mort sous les flammes
Puis en busard blessé, cerné par les corbeaux
tu remontes vers l'azur flashant de mille éclats
et malgré les brûlures qui t'écorchent la peau
tu fixes dans les brumes : Terra Prohibida
Doux chaman en exil, interdit de sabbat
tu pressens de la haut les fastes à venir
comme cette odeur de mort qui précède les combats
et marque le début des vocations martyres
Mais loin de ces orages, vibrant de solitude
t'inventes un labyrinthe aux couleurs d'arc en ciel
et tu t'en vas couler tes flots d'incertitude
dans la bleue transparence d'un soleil torrentiel
Vois la fille océane des vagues providentielles
qui t'appelle dans le vert des cathedrales marines
c'est une fille albatros, ta petite soeur jumelle
qui t'appelle et te veut dans son rêve androgyne...
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
Droide équalisé sans désir de chaleur
Avec mes sentiments sur microprocesseur
Parfois dans le silence obscur de mon hangar
Je déchausse mes circuits et débranche mon sonar
Bouillie d'étoiles fondues sur mes lèvres plasma
De gargouille irradiée revenant du magma
Quand j'ai besoin d'amour ou de fraternité
J'vais voir Cain cherchant Abel pour le plomber
J'vais voir Cain cherchant Abel pour le plomber
J'vais voir Cain cherchant Abel pour le plomber
Dans l'odeur des cités aux voiles d'hydrocarbures
Les rires sont des ratures qui s'attirent et saturent
Et j'y traine en réglant ma radio chimpanzé
Sur fréquence et mépris point zéro nullité
Cosmonaute du trottoir, éboueur en transfert
Je peins mes hyeroglyphes sur les murs des waters
Avant de m'enfoncer plus loin dans les égouts
Pour voir si l'ocean se trouve toujours au bout
Pour voir si l'ocean se trouve toujours au bout
Pour voir si l'ocean se trouve toujours au bout
Droïde droîde
machine humanoïde
aux chromosomes hybrides
Droïde droîde
carlingue anthropoïde
coeur en celluloïd
Droïde droîde
regard polaroïd
schizoide et bifide
Droïde droîde
rêvant d'astéroïdes
acides et translucides
Libres ...
attirées par le vide
Le jour ou les terriens prendront figure humaine
j'enlèverai ma cagoule pour entrer dans l'arène
et je viendrai troubler de mon cri distordu
Les chants d'espoir qui bavent aux lèvres des statues
Les chants d'espoir qui bavent aux lèvres des statues
Les chants d'espoir qui bavent aux lèvres des statues
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
Je suis partout
dans le heros, dans le vainqueur,
le medaille qui fait son beurre,
dans la fille tondue qu'on trimbale
a poil devant les cannibales
dans le train Paris-gare d'Auschwitz
entre les corps des amants juifs
dans ces millions d'enfants gazes
qu'on voudrait me faire oublier
Je suis partout
partout partouze
tendresse en S.O.S
eros uber alles
je suis partout
dans le gentil petit caniche
qui ratonne la nuit dans sa niche
dans l'oeil du bougnoule ecoeuré
par cet Occident perime
dans le boxe des innocences
avec la putain d'bonne conscience
dans la peau du rocker-poubelle
qui joue son je universel
Je suis partout
partout partouze
Je suis partout
dans la rue des amours toxiques
au bras d'un monstre pathetique
dans les annales des coeurs trav'lots
avec ma capote en croco
entre tes seins entre tes cuisses
entre tes cimes et tes abysses
humaniste sous ton collant
la bite coincee entre tes dents
Je suis partout
partout partouze
tendresse en S.O.S
eros uber alles.
Paroles : Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet